Comprendre

Le mot, est né d’un jeu de mots séduisant. Si on aime le rhum, on est romantique.  Le mot refuse l’outrance, l’abus, l’alcoolisme et les stigmates par trop associés au rhum sous nos latitudes. Comme adjectif, Rumantics qualifie les individus qui partagent une sensibilité et des connaissances sur le produit, les pays et les terroirs.

On ne naît pas Rumantics, on le devient à force de curiosité, d’émerveillement, de partage et de gratitude. La Rumance n’est pas un état mais bien un chemin, une carte du tendre que l’on emprunte par plaisir et avec respect pour les inspirations et les découvertes glanées ça et là.

L’idée du Rumantisme ouvre les portes sur un imaginaire foisonnant que chacun est libre de s’approprier et de remplir des évocations qui lui conviennent. Pourtant, si le mot est resté  c’est qu’il fait sens. Il formule une intention, un désir et une croyance qui prend racine autant dans l’expertise que dans le plaisir. Ce texte bien qu’il ne soit pas de moi en élucide les termes.

«  Aucun caribéen ne prête allégeance à un autre spiritueux. C’est le premier alcool que l’on apprend à boire. Après tout, il est dans notre sang. Le rhum coule dans nos veines comme la rébellion. Il est fort et amer comme de la canne brulée par la colère. Il est ce qui reste quand on a enlevé le sucre. »

Le rhum est le fruit d’une histoire et de techniques de fabrication.

« Mais attends. Avant d’y tremper les lèvres. Avant de te bruler le bout de la langue et de sentir tes entrailles se réchauffer au contact du liquide qui te traverse. Avant que cette sensation ne te monte à la tête et que tes reins ne se délient dans une oscillation imperceptible… »

Sache que le rhum est une sensation, une expérience à vivre.

«  Ouvre la bouteille et fait une offrande. Verse trois gouttes sur le sol. Fais le pour ceux que ne sont plus là pour boire avec toi. Pour ceux qui sont venus avant toi. Pour les ancêtres dont tu ignores le nom. Pour les Dieux que l’on a du oublier. Pour le sang versé, pour les richesses perdues, pour les fortunes qui ont été faites. »

Le rhum est associés à des rituels variés et variables

« Pour certain le rhum est la boisson de l’oubli. Mais je crois qu’à l’origine c’est la boisson de la mémoire ».

Le rhum est un objet de mémoire et de création.

Pour dire tout cela, un concept  était nécessaire. Rumantics répond donc à la nécessité d’ancrer l’excellence du spiritueux et d’en valoriser le patrimoine gustatif, culturel et naturel.  Il permet de naviguer de nous –  flexible mais centré – vers le monde.

Parce que la canne et le rhum sont le terreau de la Caraïbe. Ils ont la capacité d’unir, là où l’histoire en a fait des vecteurs de division. C’est ce que je crois. Avec Rumantics, je choisis résolument l’amour pour parler de nous, pour nourrir une autre vision de ce que nous sommes individuellement et collectivement.

C’est un regard tendre posé sur les paysages peuplés d’Hommes qui font le pays et le Rhum. Il envisage de nommer les habitudes et les sensations qui nous sont si familières que l’on en oublie la singularité. Il recueille et recense les inspirations du quotidien et des grands jours.

Mais parce que le rhum dans sa production et sa consommation n’est ni figé, ni isolé, j’explore à travers le concept les intersections du rhum avec les aspects de la culture telle qu’elle se déploie aujourd’hui sur nos territoires et dans le monde.

Rumantics est un concept, comme un parapluie. L’axe central, son bras, est le rhum et par extension l’ombrelle est la culture des territoires dont il provient, la Caraïbe. Comme le parapluie il dispose de multiples segments juxtaposés, interdépendants et cohérents, c’est là l’objet du blog.