Cadeau imprévu

Je joue. Je fais parfois, souvent, des expériences avec les sens et les mots des autres. Tenez par exemple, une dégustation à l’aveugle avec des novices.

Hier soir, je cherchais à déterminer si à la dégustation des amis parviendraient à identifier le rhum guadeloupéen qu’ils connaissent. Reconnaître. Il y a dans cet exercice à cheval entre le sensible et le mental quelque chose qui se joue.

Hier soir, Thierry « façonneur de mots », marqueur de parole m’a offert celle-ci :

Ce rhum là qui vient me chercher dans les entrailles, qui me ressemble, mais qui n’est pas moi.

Je ne saurais dicter ce qu’il y a entendre dans ces mots là. Je ne peux que vous livrer dans le murmure numérique de ces pages la certitude qui m’anime. Vous dire que nommer c’est posséder.

Quand les mots me manquent, quand j’ai l’impression que la rumance s’epuise, je la retrouve perchée sur le bord de vos lèvres.